EN FLÂNANT DEVANT CINQ TABLEAUX DE PITHÊKOS.
1989. “Naissance”
Mon trajet commence ici avec la vision de ce tableau. Ma vie aussi. Toutes les vies aussi. Cet enfant se penche sur la planète, le sourire aux lèvres, fiers de vivre. Dans une coquille d’œuf au-dessus d’un paysage aux formes étranges, il plane, miraculeusement, à la découverte de ce qui échappe encore à sa perception. La douceur des couleurs s’harmonise avec l’esprit naissant, avec le regard lumineux et pur de l’ignorance qui le rend heureux. Nous existons, là, en ce moment présent malgré le Temps, dont nous n’avons pas conscience, qui sculpta ces visions ambiguës qui nous incitent à Voir ce qui n’existe qu’en nous.
1990. « Domination »
Je me souviens de ces années 1990, le boom économique de la folle consommation et de l’accès sans réserve vers l’espérance d’une vie sociale meilleure pour tous. Une économie permissive qui se gonflait de globalisation en ignorant les souffrances des plus démunis et qui exportait son modèle de production industrielle autour du monde. Je contemple cette Vénus triomphante, au corps siliconé, trônant hardiment dans une nature exotique dévoilant des rêves érotiques en brandissant son fétiche : l’once à laquelle se mesure le bonheur. Pourtant tant de perfection corporelle me fait baisser le regard. Les cuisses ancrées dans le fleuve, elle dompte le serpent dénaturé qui ne s’intéresse qu’à l’or qu’il pense engloutir. Etonnée, gênée devant cette représentation de la féminine laideur embellie qui me force à fixer cette beauté de page porno, ce robot de chair, cette aberration sourde et insolente, ce physique qui ne me représente pas en tant que femme. En serions-nous à ce point de non retour dans l’absurde contemplation de notre monde ?
1991. « Vie et mort »
Mon parcours se poursuit. Je m’arrête devant « Vie et mort ». ¡Les Vanités ! Ce sujet tellement en vogue au 17ème siècle lorsque la spiritualité européenne avait besoin de reprendre souffle après les horreurs et les déchirures qui marquèrent la chrétienté durant le siècle précédent. Réflexion sur la fuite du temps, la brièveté de la vie, les fruits qui s’abîment, la richesse et les plaisirs posés sur la balance à côté de la mort. « Vanitas vanitatum et omnia vanitas » (Ecclésiaste 1:2) Les époques passent et ce rappel toujours d’actualité; nous aussi, nous devons reprendre souffle entre les conflits qui parsèment la terre de haine et d’absurdité. « Souviens-toi » (Je m’en souviens parce que je ne pouvais y croire !) de 1991, début de la première guerre de Yougoslavie. En plein coeur de l’Europe et de son effervescence économique; quelques pauvres voix ont clamé au scandale, à ces hommes, femmes, enfants abandonnés à la petitesse de la haine raciale, religieuse et aux intérêts politiques. Cet enfant crispé, tenant le fruit de la prospérité dans sa main ne semble pas savoir quoi en faire. Le seul à penser est ce simien, au regard nostalgique. Son attitude désabusée ne laisse pas beaucoup d’espoir à la race humaine et à côté de lui la vanité, le « memento mori ». Tout cela se passe dans un désert ou une terre désertifiée ? Nous sommes capable du meilleur et du pire.
1992. « Vanité »
Que nous sommes petits et combien nocifs! Pourtant ce projectile dans l’espace, résidu de ce qui reste, abritant des…survivants (?), ne laisse pas indifférent. Il est magnifique cet arbre, il représente ce que nous désirons pour notre terre-Gaia. Une expansion vers d’autres univers, une préservation de nos ressources, une super fusée communiquant avec d’autres mondes, un radeau perdu dans le cosmos. Que nous sommes petits et combien d’impuissance!
1993. « Espoir»
Ici s’achève mon parcours. C’est un rêve de paix, une joie intérieure qui me saisit. Une fraîche atmosphère marine s’ouvrant sur des baies à la végétation méditerranéenne aux plages blanches à l’infini. La survolant, comme une élévation vers ce à quoi nous aspirons, une entité protectrice bienfaisante: un sourire un pardon, une transfiguration, une action de grâce. Au delà de nos misères oubliées, nous sommes tous dans ce paradis, dans cette douce mélodie des noms qui le désigne : paridaeza, pareïs, janna, vedanta, la terre sans mal des Tupi-Guarani, yin-yang etc. Nos sentiments profonds d’une harmonie plus qu’humaine jaillissent, nous donnant la saveur de vie loin des chemins tortueux. Ici aucun élément non-naturel ne trouble notre repos, une mort au mystérieux sourire.
HOLGAZANEANDO DELANTE CINCO CUADROS DE PITHÊKOS
1989. “Nacimiento”
Mi viaje empieza aquí con la contemplación de este cuadro. Mi vida también así como todas las vidas. Ese niño se asoma hacia el planeta, la sonrisa en la cara, dichoso de vivir. Dentro de su cáscara de huevo vuela por encima de un paisaje de formas extrañas, milagrosamente, descubre lo que aún escapa a su percepción. Los colores dulces se armonizan con su alma naciente con su mirada luminosa y pura del desconocimiento que le hace feliz. En este mismo instante existimos, a pesar del Tiempo, del cual no tenemos consciencia, que esculpió estas visiones ambiguas que nos alienta en Ver lo que sólo existe en nuestro ser.
1990. “Dominación”
Me acuerdo de aquellos años ‘90, eran años cumbre de la loca explosión económica permisiva, una obertura sin limites hacia una esperanza de vida social mejor para todos y que se hinchaba de consumo extremo, de materialismo benefactor adornado de globalización escondiendo el sufrimiento de los mas frágiles y exportando su modelo de producción alrededor del mundo. Me encuentro delante esta Venus triunfante de cuerpo siliconado, dominando audazmente una naturaleza exótica, de sueños eróticos y esgrimiendo su fetiche: una pizca de oro con la cual se mide la felicidad. Sin embargo tanta perfección corporal me obliga a bajar la mirada. Sus muslos están anclados en el rio, domando a la serpiente desnaturalizada que sólo parece interesarse por el lingote. Extrañada, molesta delante esta representación de la femenina fealdad embellecida que me obliga a fijar la mirada en esta belleza de página porno, este robot de carne, esta aberración falaz y impertinente, este cuerpo que no me representa como mujer. ¿Hemos llegado hasta el punto de no retorno en la absurda contemplación del mundo?
1991. « Vida y muerte »
Me detengo delante “Vida y muerte” ¡ Las vanidades! Tema de moda en el siglo 17 cuando la espiritualidad europea necesitaba recobrar el aliento después de los horrores y desgarros que impactaron la cristiandad durante el siglo anterior. Reflexiones sobre la fugacidad del tiempo, la brevedad de la vida, las frutas estropeadas, riquezas y placeres sospesados al lado de la muerte. “Vánitas vanitatum et ómnia vánitas” (Eclesiastés 1:2) pasan las épocas y este recordatorio siempre actual: también nosotros tenemos que recobrar el aliento entre los conflictos que siembran la tierra de odio y absurdidades. “ Recuerda”, (¡Me recuerdo porque no podía creerlo!) del 1991, principio de la guerra de Yugoslavia. En el corazón de Europa y de su efervescencia económica, escasas voces gritaron su repulsión, por estos hombre, mujeres, niños, abandonados a la mezquindad del odio racial, religioso y político. Esta tensa niña, con una fruta en la mano no parece saber que hacer de ella. El único en reflexionar, es este simio de mirada nostálgica. Su postura desilusionada no deja mucha esperanza a la raza humana y a su lado la vanidad: “memento mori”. ¿Esto ocurre en un desierto o una tierra desertificada? Somos capaz de lo mejor y de lo peor.
1992. « Vanidad »
¡Cuánto somos pequeños y cuánto nocivos! Sin embargo este proyectil, residuo de lo que queda, en el espacio, albergando….supervivientes (¿?) no deja indiferente. Que magnifico es el árbol, representa todo lo que deseamos de mejor para nuestra tierra- Gaia. Una expansión hacia otros universos, una preservación de nuestros recursos, un súper cohete comunicando con otros mundos, una balsa perdida en el cosmos. ¡Cuánto pequeñez y cuánta impotencia!
1993. “Esperanza”
Aquí se acaba mi recorrido. Es un sueño de paz, una alegría interior. Una fresca atmosfera marina abriéndose sobre bahías con vegetación del mediterráneo, con playas blancas al infinito. Sobrevolándola, tal como una elevación a la cual aspiramos, un ente protector: una sonrisa, un perdón, una transfiguración, acción de gracia. Al margén de nuestras olvidadas miserias, estamos todos en este paraíso, en esta dulce melodía de nombres que lo designa: paridaeza, pareïs, janna, vedanta, la tierra sin males de los Tupi-Guarani, yin-yang etc. Nuestros hondos sentimientos por una armonía más que humana manan, dándonos el sabor de la vida alejada de los tortuosos andares. Aquí ningún elemento no-naturales altera nuestro descanso, una muerte de misteriosa sonrisa.
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